Autoplaçant, Késako? Il faut s’imaginer que ce béton élaboré en Centrale est plus fortement dosé que les autres en fluidifiant, c’est à dire qu’il arrive liquide sur le chantier, contrairement au béton usuel, proche de la purée liquide. Les précautions nécessaires à l’élaboration d’un ouvrage avec ce béton ont toutes été découvertes sur ce chantier, dans la bonne humeur…

Vue de chantier – aperçu des pathologies en façade principale

1. Les coffrages doivent être étanches : par un trou large comme un doigt, 1m3 de béton s’est écoulé dans la rue, puis dans le caniveau, en blanchissant tout sur son passage.

2. Les outils et bétonnières doivent être régulièrement nettoyés : une passe de béton s’est avérée plus grise que les autres, en séchant, faisant une « strate géologique » très visible en façade. La bétonnière n’avait pas été nettoyée auparavant…

3. Les coulages doivent se faire dans les mêmes conditions météo : un écart de 5 degrés à 2 semaines d’écart à provoqué un écart de couleur entre deux niveaux de coulage.

4. Respecter à la lettre la composition : un peu d’eau en surdose dans le mélange laisse les bulles d’air remonter le long des panneaux de coffrage pendant les premières heures du séchage. En entraînant avec elles les composants les plus fins, elles forment des veines en creux, d’aspect naturel, curieusement…

Ces péripéties ont été remédiées grâce à l’engagement de l’entreprise Farc et du fournisseur Lafarge. Alors pourquoi tous ces efforts ? D’abord parce que son toucher est celui d’une pierre polie, grâce à sa fluidité au coulage. Ensuite sa « texture », sa « profondeur » le font comparer au travertin, cousin rustique du marbre. Tout cela concourt à en faire un matériau minéral à forte valeur humaine.

Travertin

Béton autoplaçant